Les chauves-souris dans le tunnel Huldange

Depuis l’arrêt de l’exploitation ferroviaire dans les années 60, il fait calme, sombre, frais et humide autour du tunnel Huldange. Il s’agit là de conditions de vie optimales pour certaines espèces de chauves-souris. Ce n’est donc pas vraiment étonnant que plusieurs centaines de chauves-souris s’y sont installées par la suite. Certaines utilisent le tunnel comme gîte d’hibernation.

Au total, on a pu vérifier la présence de 13 espèces différentes jusque-là, dont le Grand murin, le Vespertilion de Bechstein et le Vespertilion des marais, trois espèces protégées par la directive habitats faune flore. Le tunnel revêt donc une importance considérable en tant que site de reproduction et en tant que gîte pour les chauves-souris. C’est l’un des rares gîtes souterrains du Nord du Luxembourg.

 

 

Murin de Bechstein – Myotis bechsteinii (Kuhl, 1817)

 

 

Le Murin de Bechstein hiberne dans les cavités des arbres, mais aussi dans les grottes, les galeries ou dans les caves à des températures comprises entre 3° et 10°C. Les animaux s’accrochent à découvert aux plafonds et aux parois, ou ils se cachent profondément dans des fissures ou dans des pierres au sol. Les gîtes d’été sont presque toujours constitués par des cavités d’arbres. Ces chauves-souris changent de gîte régulièrement tous les 2-3 jours. En tant qu’espèce typiquement forestière, le Murin de Bechstein affectionne des forêts riches en structure présentant beaucoup de vieux peuplements et de bois mort ainsi que des strates arbustives et herbacées bien développées ; il évite les forêts cathédrales sans sous-bois. Contrairement à d’autres espèces de chauves-souris habitant la forêt, il chasse également dans les forêts de conifères, à condition qu’elles soient richement structurées.
Après l’hibernation, les animaux rejoignent les gîtes d’été en mars/avril. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction. Chez le Murin de Bechstein, ces colonies sont petites. Souvent, elles ne sont constituées que de 10 à 20 animaux. Les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit par an, qui naît aveugle et nu.
Le Murin de Bechstein se nourrit de diptères, d’araignées, de papillons et de coléoptères. Il attrape ses proies soit en volant à basse altitude, soit en les glanant au sol ou sur les arbres.
Le Murin de Bechstein est avant tout présent dans les forêts richement structurées du Gutland et il est considéré comme rare. Il fréquente également ce tunnel à Huldange.
En tant qu’espèce typiquement forestière, le Murin de Bechstein est principalement menacé par une exploitation trop intensive des forêts (suppression du bois mort sur pied (arbres à cavités) et des sous-bois). Sur la liste rouge des chauves-souris du Luxembourg, cette espèce est « fortement menacée ».

Oreillard brun – Plecotus auritus (Linnaeus, 1758)

Les gîtes d’hibernation de l’Oreillard brun sont situés dans les cavités des arbres ou dans les fentes de rochers, dans des caves ou des galeries et ils présentent une température moyenne de 2° à 5°C. L’Oreillard brun hiberne toujours en solitaire, en s’accrochant aux parois à découvert, dans d’étroites fissures ou dans des pierres au sol. Cette espèce utilise des cavités d’arbre, des nichoirs et des greniers comme gîtes estivaux. L’Oreillard brun est une espèce caractéristique des forêts et des parcs. Il chasse essentiellement dans les forêts de feuillus et les forêts de conifères clairsemées, dans les forêts alluviales, le long de haies et dans les parcs et les vergers.
Après l’hibernation, les chauves-souris rejoignent les gîtes d’été en avril. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies, que l’on appelle gîtes de reproduction. Chez l’Oreillard brun, ces colonies sont petites. Souvent, elles ne sont constituées que de 5 à 20 femelles. À la mi-juillet, celles-ci donnent naissance à un seul petit, qui naît aveugle et nu. Les jeunes sont allaités par leur mère et se développent très rapidement. Ils sont déjà capables de voler à l’âge de 3-4 semaines.
L’Oreillard brun se nourrit principalement de grands papillons de nuit, de diptères, de perce-oreilles et d’araignées. Il glane aussi des chenilles de papillons, des mouches et des papillons diurnes des feuilles en vol stationnaire. Les réfectoires, où l’on trouve souvent un grand nombre de restes d’ailes de papillons rongées, sont propres à l’Oreillard brun et à l’Oreillard gris.
L’Oreillard brun est une espèce répandue au Luxembourg. Cependant, sa densité est plus faible au nord de l’Ösling.
Sur la liste rouge des chauves-souris du Luxembourg, l’Oreillard brun est une espèce « menacée ».

Grande sérotine – Eptesicus serotinus (Schreber, 1774)

La Grande sérotine hiberne en solitaire. Elle se cache dans des fissures de rochers inaccessibles, ce qui rend difficile l’établissement de sa présence dans les gîtes d’hibernation. En tant qu’espèce typiquement anthropophile, elle choisit exclusivement des constructions fréquentées par les hommes comme gîtes d’été et s’installe principalement au chaud dans des fentes dans les greniers. La Grande sérotine affectionne chasser dans les prairies, les pâturages, les clairières, les laies adjacents aux forêts de feuillus, dans les vergers et les structures linéaires telles que les haies et les allées.
Après l’hibernation, les chauves-souris rejoignent les gîtes d’été en avril. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction. Ces colonies peuvent rassembler jusqu’à 100 femelles. En juin, celles-ci donnent naissance à un seul petit, qui naît aveugle et nu. Les jeunes sont allaités par leur mère et se développent très rapidement. Ils sont déjà capables de voler à l’âge de 5 semaines.
La Grande sérotine se nourrit de tipules, de coléoptères, d’ichneumons et de papillons de nuit qu’elle capture à une hauteur de vol de 7 à 15 m. À l’envol du hanneton de mai et du hanneton de la Saint-Jean, elles se nourrit principalement de ceux-ci.
Au Luxembourg, la Grande sérotine est très répandue au centre et au sud du pays. Elle n’est pas présente à l’extrémité nord du pays pour des raisons climatiques, bien qu’elle ait été répertoriée devant le tunnel de Huldange après avoir été capturée.
Cette chauve-souris fréquentant les constructions est principalement mise en péril par la rénovation de bâtiments anciens et de toits. Mais, elle est également menacée par la transformation de prairies en champs arables ayant pour conséquence la destruction de son biotope de chasse le plus important. Sur la liste rouge des chauves-souris du Luxembourg, la Grande sérotine est « menacée ».

Murin de Natterer – Myotis nattereri (Kuhl, 1817)

Le Murin de Natterer hiberne dans les grottes, les galeries ou dans les caves à des températures comprises entre 3° et 8°C. Les animaux se cachent profondément dans des fissures. Les gîtes estivaux se trouvent avant tout dans les cavités des arbres de forêts de feuillus, mais également dans des nichoirs ou sous des charpentes. Le Murin de Natterer chasse dans les forêts de feuillus, le long de cours d’eau et au-dessus de pâturages.
Après l’hibernation, les chauves-souris rejoignent les gîtes d’été en avril. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction. Ces colonies rassemblent jusqu’à 80 femelles chez le Murin de Natterer. Les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit par an, qui naît aveugle et nu.
Le Murin de Natterer se nourrit de mouches, de trichoptères, de papillons, de coléoptères et d’araignées. Des analyses de sa nourriture prouvent qu’il glane essentiellement des insectes diurnes sur les feuilles.
Le Murin de Natterer est considéré comme rare au Luxembourg. On n’a détecté que peu de gîtes d’été dans les forêts et il existe uniquement quelques preuves isolées de gîtes d’hibernation. Cette espèce est plus fréquente dans le Gutland que dans l’Ösling.
Actuellement, rien n’indique que les effectifs du Murin de Natterer diminuent. Il a toujours été considéré comme rare en Europe. Sur la liste rouge des chauves-souris du Luxembourg, cette espèce est « fortement menacée ».

Murin de Brandt – Myotis brandtii (Eversmann, 1845)

Le Murin de Brandt hiberne dans des grottes, des galeries ou des caves. Le plus souvent, il s’accroche au plafond à découvert. Les gîtes estivaux se trouvent surtout dans les forêts dans les cavités des arbres, derrière l’écorce dans les fissures des arbres ou dans des nichoirs. Le Murin de Brandt affectionne de vastes et anciennes forêts humides avec des plans d’eau comme territoire de chasse. En dehors des forêts, il chasse également près de haies, de rangées d’arbres et de bosquets dans les champs. Peu après le coucher du soleil, les animaux quittent les gîtes d’été et parcourent jusqu’à 11 km sur des couloirs de vol fixes pour rejoindre leurs territoires de chasse.
Après l’hibernation, les animaux rejoignent les gîtes d’été en mars/avril. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction. Chez le Murin de Brandt, ces colonies rassemblent normalement une soixantaine de femelles. Les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit par an, qui naît aveugle et nu.
Le Murin de Brandt se nourrit principalement de papillons de nuit, d’araignées et de diptères qu’il attrape à une hauteur de vol de 2 à 5 m ou qu’il glane dans la végétation.
Les connaissances au sujet de la répartition du Murin de Brandt au Luxembourg sont encore très lacunaires. Il est plus rare que le Murin à moustaches et n’a été répertorié que dans le Gutland (arrière-pays de la Moselle et région de la Minette avant tout) et dans le tunnel de Huldange.
En raison du manque de connaissances relatives à sa répartition et à son écologie, il n’est pas possible de donner des informations exactes sur le degré de menaces du Murin de Brandt au Luxembourg. Sur la liste rouge des chauves-souris du Luxembourg, cette espèce est « au bord de l’extinction ».

Grand murin – Myotis myotis (Borkhausen, 1797)

Le Grand murin hiberne dans des grottes et dans des gîtes souterrains à une température comprise entre 5° et 9°C. Les animaux s’accrochent à découvert aux plafonds et aux parois et ils peuvent se grouper en grand nombre. Cette espèce de chauves-souris aime la chaleur. Elle fréquente de grands greniers, chauds et calmes, comme gîtes d’été. Le Grand murin affectionne plutôt les forêts de feuillus en tant que territoire de chasse, mais il chasse aussi dans les vallées de prairies, près de l’eau, dans des paysages semblables à des parcs et dans des localités.
Après l’hibernation, les chauves-souris rejoignent les gîtes d’été en mars/avril. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction. Chez le Grand murin, ces colonies peuvent rassembler plusieurs centaines d’animaux. Les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit par an, qui naît aveugle et nu.
Le Grand murin se nourrit principalement de grands coléoptères (carabes, géotrupes, hannetons) et dans une moindre mesure, de tipules et d’araignées. Il glane une grande partie de ses proies au sol. Pour attraper sa proie, il la suit et il rampe en s’appuyant sur ses poignets.
En été, la distribution du Grand murin au Luxembourg se limite au Gutland et au sud de l’Ösling. Les 14 gîtes de reproduction recensés jusqu’à présent se trouvent surtout dans des vallées au centre du pays et dans de grands combles dans des églises ou des châteaux. Il fréquente également ce tunnel à Huldange.
Le Grand murin est principalement mis en péril par la dégradation ou la destruction de ses gîtes d’été lors de travaux de rénovation, par la fermeture des trous d’accès (grillages contre les pigeons), ou par la présence de chouettes effraies. Sur la liste rouge des chauves-souris du Luxembourg, le Grand murin est une espèce « fortement menacée ».

Murin à moustaches – Myotis mystacinus (Kuhl, 1817)

Le Murin à moustaches hiberne dans des grottes, des galeries ou des caves à des températures comprises entre 2° et 8°C. Soit il s’accroche au plafond à découvert, soit il se cache dans des fissures. Il est peu exigeant dans le choix de ses gîtes d’été. Il préfère s’établir dans les fissures des bâtiments ou derrière des écorces d’arbres décollées, mais aussi dans des cavités d’arbres ou des nichoirs. Le Murin à moustaches aime avant tout chasser près de cours d’eau à proximité des forêts, en bordure de forêt, ainsi que dans les parcs, les jardins et les agglomérations. Il affectionne un paysage richement structuré et boisé. Il vole souvent le long d’éléments linéaires tels que les lisières et les chemins de forêt.
Après l’hibernation, les animaux rejoignent les gîtes d’été en mars/avril. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies qui rassemblent jusqu’à 70 femelles. Les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit par an, qui naît aveugle et nu.
Le Murin à moustaches se nourrit principalement de petits papillons, de tipules, de mouches et de coléoptères qu’il attrape à une hauteur de vol de 1 à 6 m. Une certaine proportion d’espèces incapables de voler relevées dans ses proies prouve qu’il glane également les insectes au sol ou sur les branches et les feuilles.
Le Murin à moustaches est répandu au Luxembourg, principalement dans les paysages structurés avec des eaux. Cette espèce n’est pas très fréquente, mais elle l’est plus que son cousin, le Murin de Brandt.
Le Murin à moustaches semble avoir une population stable au Luxembourg. Celle-ci pourrait être menacée par endroits par la rénovation de bâtiments ou l’intensification de l’agriculture. Cette espèce figure à l’annexe IV de la directive habitats faune flore (FFH) (92/43/CEE).

Murin d’Alcathoe – Myotis alcathoe (Helversen & Heller, 2001)

Il y a peu d’informations disponibles sur le Murin d’Alcathoe, car il n’a été répertorié en tant qu’espèce qu’en 2001. Il hiberne dans des grottes et il fréquente également les grottes et les galeries pendant la période d’essaimage. L’été, il recherche les fentes des arbres, les arbres à écorce décollée ou les troncs d’arbre comme gîte. On ne dispose pas encore d’informations sur ses déplacements ou sur ses parcours de migration. Ses habitats de chasse typiques sont les rives, les végétations rivulaires ainsi que les forêts alluviales. Il chasse le long de végétations épaisses et jusqu’à présent il a été avant tout détecté dans des régions forestières calmes où il n’est pas dérangé.

Après l’hibernation, les Murins d’Alcathoe rejoignent les gîtes d’été. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction. On ne sait pas encore combien de femelles se regroupent dans une colonie.
Il faut encore approfondir les recherches sur l’alimentation du Murin d’Alcathoe. Dans les crottes analysées jusque-là, on a uniquement pu établir la présence de diptères.
À côté de preuves acoustiques de la présence du Murin d’Alcathoe collectées dans le tunnel de Huldange, dans la région de Kayl et près de Michelau, cette espèce a aussi été capturée devant une ancienne galerie à Rumelange. Les analyses génétiques ont prouvé qu’il s’agit bien du Murin d’Alcathoe. Étant donné que cette espèce n’a été décrite que récemment, il n’y a que peu d’informations disponibles sur sa répartition.
Étant donné les exigences strictes du Murin d’Alcathoe en termes d’habitat (forêts alluviales à bois dur, forêts anciennes), il est classé comme fortement menacé en Europe. Son statut de protection n’a pas encore été établi au Luxembourg. Les principales menaces qui mettent en péril le Murin d’Alcathoe sont l’exploitation forestière et la fragmentation de son habitat.

Pipistrelle de Nathusius – Pipistrellus nathusii (Keyserling & Blasius, 1839)

La Pipistrelle de Nathusius hiberne dans des fissures dans les rochers, les parois, ou dans les joints de dilatation dans les constructions. Elle affectionne également les fissures pour ses gîtes estivaux, en particulier dans des arbres abîmés ou sous des écorces décollées. Elle peut également s’installer dans des nichoirs. La Pipistrelle de Nathusius fréquente les régions riches en bois près de l’eau. Elle chasse dans les lisières de forêts, les clairières, les allées et sur les rives. En moyenne, la distance entre son territoire de chasse et son gîte estival est de 3 à 4 km (6 km au maximum). La Pipistrelle de Nathusius parcourt souvent des centaines de kilomètres afin de rejoindre ses gîtes d’hibernation. Le plus long parcours qu’on a pu déterminer était de 1600 km.
Après l’hibernation, les Pipistrelles de Nathusius rejoignent les gîtes d’été en avril. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction. Chez la Pipistrelle de Nathusius, ces colonies peuvent aller de 10 à 100 femelles. Celles-ci donnent naissance à des jumeaux, qui naissent aveugles et nus. Les jeunes sont allaités par leur mère et se développent très rapidement. Ils sont déjà capables de voler à l’âge de 3-4 semaines.
La Pipistrelle de Nathusius se nourrit de différents insectes (chironomes, trichoptères, éphémères et coléoptères) capturés au vol.
Jusqu’à présent, au Luxembourg il y a seulement quelques preuves isolées de la présence de la Pipistrelle de Nathusius en période d’activité estivale. Elle n’a pas encore été répertoriée dans un gîte d’hiver du Luxembourg, mais il existe des preuves acoustiques de sa présence devant le tunnel de Huldange lors de la période d’accouplement.
En tant qu’espèce habitant dans les cavités d’arbre, elle est menacée par une exploitation trop intensive des forêts ayant pour conséquence la disparition de bois mort et de cavités d’arbres. Cependant, par manque de preuves suffisantes, il est impossible d’évaluer concrètement les menaces pour l’instant. Faute de données suffisantes, il est également impossible de classer cette espèce dans une catégorie de la liste rouge.

Vespertilion des marais – Myotis dasycneme (Boie, 1825)

Le Vespertilion des marais hiberne dans des grottes, des galeries, des fissures de rochers ou des caves à des températures comprises entre 0,5° et 7°C. Le plus souvent, il se cache profondément dans des fissures ou des trous. Les gîtes estivaux se trouvent dans les greniers, les fissures de murs ou dans des espaces derrière les coffrages. Le Vespertilion des marais chasse en survolant la surface d’eaux stagnantes ou de cours d’eau lents de très près. Chaque soir, pour rejoindre les territoires de chasse à partir de son gîte, le Vespertilion des marais suit des couloirs de vol précis en s’orientant à des structures linéaires comme par exemple des haies, des lisières ou des petits cours d’eau.
Après l’hibernation, les animaux rejoignent les gîtes d’été à la mi-mars. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction. Ces gîtes rassemblent de 20 à 300 femelles et sont changés régulièrement. Les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit par an, qui naît aveugle et nu.
Le Vespertilion des marais se nourrit principalement de chironomes qu’il capture à la surface de l’eau ou qui volent juste au-dessus de lui. Il chasse également les diptères, les trichoptères, les hyménoptères, les gerridés et les coléoptères.
Au Luxembourg, cette espèce a été répertoriée pour la première fois en hibernation dans le tunnel ferroviaire désaffecté près de Huldange. Il n’y a pas encore de gîtes estivaux connus. En Belgique et en Allemagne, des gîtes d’été et des gîtes d’hibernation isolés ont été répertoriés.
Le Vespertilion des marais compte parmi les espèces particulièrement protégées au niveau européen figurant aux annexes II et IV de la directive habitats faune flore (FFH) 92 / 43 / CEE, pour lesquelles des zones spéciales de conservation doivent être mises en place.

Vespertilion de Daubenton – Myotis daubentonii (Kuhl, 1817)

L’habitat d’une chauve-souris est constitué de son gîte d’hibernation, de son gîte d’été et de son territoire de chasse. Le Vespertilion de Daubenton hiberne dans des grottes, des galeries, des fissures de rochers ou des caves à des températures comprises entre 3° et 6°C. Généralement, il se cache profondément dans des fissures ou des trous. Les gîtes estivaux se trouvent le plus souvent dans les cavités des arbres, derrière l’écorce des arbres ou dans des nichoirs. Les gîtes estivaux des mâles sont différents de ceux des femelles. Ils se trouvent sous les ponts ou dans les fissures des bâtiments. Le Vespertilion de Daubenton chasse en survolant la surface d’eaux stagnantes ou de cours d’eau lents de très près. En outre, il aime la proximité de forêts. Chaque soir, le Vespertilion de Daubenton suit des couloirs de vol précis en s’orientant à des structures linéaires, comme par exemple des haies ou des lisières, pour rejoindre les territoires de chasse à partir de son gîte.
Après l’hibernation, les animaux rejoignent les gîtes d’été en avril. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction. Ces colonies rassemblent de 20 à 50 femelles et sont changées régulièrement tous les 2 ou 3 jours. Les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit par an, qui naît aveugle et nu.
Le Vespertilion de Daubenton se nourrit principalement de chironomes qu’il capture à la surface de l’eau ou qui volent juste au-dessus de lui. Il chasse également les diptères, les trichoptères, les hyménoptères, les gerridés et les coléoptères aquatiques.
Le Vespertilion de Daubenton est avant tout bien répandu dans le Gutland, où il est présent près de tous les plans d’eau appropriés. Il est beaucoup plus rare dans l’Ösling.
Le Vespertilion de Daubenton est la seule espèce dont les effectifs ont clairement augmenté ces dernières années et qui est considérée comme peu menacée au Luxembourg.

Vespertilion à oreilles échancrées – Myotis emarginatus (Geoffroy, 1806)

Le Vespertilion à oreilles échancrées hiberne dans de grandes grottes et dans des galeries à des températures comprises entre 7° et 9°C. Les animaux s’accrochent au plafond, seuls ou en groupe, ou bien ils s’installent dans des fissures. Les gîtes estivaux se trouvent souvent dans des greniers lumineux et frais. Les territoires de chasse du Vespertilion à oreilles échancrées sont des paysages richement structurés dont des parcs, des jardins, des eaux et ils présentent une forte proportion d’arbres feuillus. Il chasse essentiellement près des lisières, des haies et des bosquets dans les champs.
Après l’hibernation, qui peut durer jusqu’à la mi-mai, les animaux rejoignent les gîtes estivaux. Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction et qui rassemblent, en moyenne, jusqu’à 100 femelles. Les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit par an, qui naît aveugle et nu. Les jeunes sont allaités par leur mère et se développent très rapidement. Ils sont déjà capables de voler à l’âge de 3-4 semaines.
Le Vespertilion à oreilles échancrées se nourrit principalement de diptères capturés à une hauteur de vol de 1 à 5 m et d’araignées glanées au sol, sur des branches ou des feuilles.
Le Vespertilion à oreilles échancrées est présent presque exclusivement dans le Gutland et il est considéré comme rare. À ce jour, 11 gîtes de reproduction, réunissant environ 1150 animaux au total, ont été répertoriés. Pour le tunnel de Huldange, il existe des indications acoustiques de sa présence qui nécessitent une analyse plus approfondie.
Le Vespertilion à oreilles échancrées est principalement menacé par le dérangement et la destruction de ses gîtes et par la dégradation et la destruction de ses habitats de chasse. Sur la liste rouge des chauves-souris du Luxembourg, cette espèce est « au bord de l’extinction ».

Pipistrelle commune – Pipistrellus pipistrellus (Schreber, 1774)

La Pipistrelle commune hiberne souvent dans des endroits inaccessibles comme des fissures de rochers, de parois, dans des grottes et des galeries. Elle ne craint pas vraiment le froid et hiberne à des températures comprises entre 2° et 4°C. En tant qu’espèce typiquement anthropophile, elle affectionne les fissures dans les bâtiments (derrière les revêtements muraux, dans les caissons de volets, entre les chevrons) comme gîtes d’été. La Pipistrelle commune chasse dans les villages, le long de buissons, des rives, des lisières et des haies.
Après l’hibernation, les Pipistrelles communes rejoignent les gîtes d’été en avril.
Pour mettre bas, les femelles se regroupent dans des colonies que l’on appelle gîtes de reproduction. Chez la Pipistrelle commune, ces colonies regroupent entre 50 et 200 femelles. En juin, celles-ci donnent naissance à deux petits, qui naissent aveugles et nus.
Les jeunes sont allaités par leur mère et se développent très rapidement. Ils sont déjà capables de voler dès l’âge de 3-4 semaines.
La Pipistrelle commune se nourrit de diptères, de trichoptères et de petits papillons de nuit qu’elle capture pendant son vol rapide et agile.
La Pipistrelle commune est répandue dans tout le Luxembourg. Il s’agit de l’espèce indigène la plus fréquente.
Les principales menaces pour la Pipistrelle commune sont la destruction de ses gîtes d’été par des travaux de rénovation et l’utilisation de produits de traitement du bois toxiques. Sur la liste rouge des chauves-souris du Luxembourg, cette espèce est « potentiellement menacée ».